Les aides à la création d’entreprise pour les femmes : un levier pour l’égalité professionnelle

Malgré les avancées en matière d’égalité des genres, il reste encore du chemin à parcourir pour que les femmes puissent bénéficier des mêmes opportunités que les hommes dans le monde professionnel. Cependant, des mesures existent pour soutenir la création d’entreprise par les femmes et leur permettre de s’affirmer en tant qu’actrices économiques à part entière. Cet article se propose d’examiner ces aides spécifiques, ainsi que leurs impacts sur l’écosystème entrepreneurial et la promotion de l’égalité professionnelle.

Les dispositifs d’accompagnement et de financement spécifiques aux femmes entrepreneures

Face aux inégalités persistantes entre les sexes, plusieurs dispositifs ont été mis en place pour encourager et soutenir la création d’entreprise par les femmes. Ces mesures visent à pallier certaines difficultés spécifiques, telles que l’accès au financement ou le manque de réseau professionnel.

Le Fonds de garantie à l’initiative des femmes (FGIF) est l’un des principaux outils financiers dédiés aux femmes entrepreneures. Il garantit jusqu’à 70 % du montant du prêt bancaire contracté par une femme créatrice ou repreneuse d’entreprise, dans la limite de 45 000 euros. Ce dispositif permet ainsi de faciliter l’accès au crédit pour celles qui peinent à obtenir un financement.

« Le FGIF a permis de soutenir plus de 12 000 entrepreneures depuis sa création en 2002, pour un montant global de prêts garantis de près de 300 millions d’euros. »

Outre le FGIF, d’autres acteurs œuvrent spécifiquement pour l’entrepreneuriat féminin, tels que les réseaux d’accompagnement. Parmi eux, on peut citer les associations Force Femmes, Femmes Business Angels ou Les Premières. Ces structures proposent un accompagnement personnalisé aux porteuses de projet, des formations, ainsi que des mises en relation avec des experts et des investisseurs.

Les mesures transversales en faveur de l’égalité professionnelle

Au-delà des dispositifs spécifiques aux femmes entrepreneures, certaines mesures plus générales visent également à favoriser l’égalité professionnelle entre les sexes. Ainsi, la politique de la ville encourage la création d’entreprise dans les quartiers prioritaires en proposant des aides financières et un accompagnement adapté. Les femmes sont particulièrement concernées par ces dispositifs puisqu’elles représentent une part importante des porteurs de projets issus de ces zones.

Par ailleurs, les aides à la création d’entreprise pour tous, telles que l’ACCRE (Aide aux chômeurs créateurs ou repreneurs d’entreprise) ou le NACRE (Nouvel accompagnement pour la création et la reprise d’entreprise), bénéficient également aux femmes. Ces dispositifs permettent notamment une exonération partielle ou totale des charges sociales ou un accompagnement personnalisé dans la réalisation du projet.

Les impacts de ces aides sur l’écosystème entrepreneurial

Grâce à ces différentes mesures, les femmes sont de plus en plus nombreuses à se lancer dans l’aventure entrepreneuriale. Selon une étude de l’Observatoire de l’entrepreneuriat féminin, le taux de femmes entrepreneures est passé de 30 % en 2013 à 40 % en 2020. Cette évolution contribue à diversifier et enrichir l’économie, tout en favorisant l’égalité professionnelle.

« Selon une étude du BCG, si les femmes et les hommes bénéficiaient des mêmes opportunités entrepreneuriales, cela pourrait générer jusqu’à 5 billions de dollars supplémentaires pour le PIB mondial. »

Cependant, malgré ces avancées encourageantes, certaines inégalités subsistent. Par exemple, les femmes entrepreneures ont encore tendance à créer des entreprises plus petites et moins rentables que celles des hommes. Des efforts restent donc à faire pour accompagner ces dernières vers des projets à fort potentiel.

Les pistes d’amélioration pour renforcer le soutien aux femmes entrepreneures

Afin de favoriser davantage la création d’entreprise par les femmes et réduire les inégalités persistantes entre les sexes, plusieurs axes d’amélioration peuvent être envisagés :

  • Renforcer la sensibilisation et l’information sur les dispositifs existants : beaucoup de femmes ignorent encore qu’elles peuvent bénéficier d’aides spécifiques pour créer leur entreprise.
  • Développer les formations et le mentorat pour aider les femmes à acquérir des compétences entrepreneuriales et à construire un réseau professionnel solide.
  • Inciter les femmes à se lancer dans des projets à fort potentiel en facilitant leur accès aux financements et aux marchés publics.

En somme, les aides spécifiques à la création d’entreprise pour les femmes représentent un levier important pour l’égalité professionnelle et la diversification de l’économie. Il reste cependant du chemin à parcourir pour que ces dispositifs soient pleinement efficaces et contribuent à réduire durablement les inégalités entre les sexes dans le monde du travail.